Comment accélérer la transformation des entreprises en matière de parité ?

Etude Kantar pour l'édition 2023 des Assises de la Parité
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Assises de la Parité
Maryline Guillaume
Maryline
Guillaume

Knowledge & Insights Director

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A l’occasion de la 3ème édition des Assises de la Parité, Kantar Insights dévoile son étude inédite et révèle les outils à disposition des entreprises et les actions sociétales à mener pour accélérer la transformation en matière de parité.

Les principaux enseignements

  • Les entreprises peuvent, entre autres, s’appuyer sur l’Index de L’Egalité Femmes-Hommes pour aller vers davantage de parité et fidéliser leurs salariés.
  • Mais la société doit également accompagner leurs efforts en proposant des rôles modèles féminins plus actuels.
  • Et l’école doit veiller à ne plus reproduire les biais de genre pour rendre les sciences plus attractives et accessibles aux jeunes femmes.

Pour la 3ème année consécutive, Kantar accompagne les Assises de la Parité en menant une étude exclusive. Cette année, nous avons cherché à comprendre comment les entreprises peuvent aller vers plus de parité. Pour cela, nous avons interrogé un échantillon représentatif de 1000 Françaises et Français de 18 ans et plus entre le 19 et le 25 avril 2023.

Cette étude répond à 3 questions :

  • Où en sommes-nous en 2023 ?
  • Quels sont les outils à disposition des entreprises ?
  • Comment aller plus loin ?

1er enseignement - La parité sous le signe de la stabilisation en 2023

Malgré un contexte incertain depuis 2 ans, la parité se maintient comme un sujet incontournable (74% déclarent que « c’est une évolution naturelle de la société » ou « un impératif démocratique » ou « un enjeu prioritaire ») et un sujet important en matière d’action politique (81% des personnes interrogées) vs un sujet qui ne doit pas être trop mis en avant : un constat partagé par tous, les hommes comme les femmes.

Toutefois, il existe donc une marge de progression, surtout pour les femmes. Ainsi, la France est considérée comme en retard vs d’autres pays européens (43%). Également, si les choses se stabilisent en entreprise après l’amélioration notable de l’année passée, ce n’est pas encore suffisant : même si on en parle, pour 54% cela n’évolue pas pour autant.

Comment les entreprises peuvent-elles aller plus loin et plus vite en matière de parité ?

2ème enseignement – Les entreprises disposent d’outils pour se transformer : elles peuvent s’appuyer sur l’Index de l’Egalité femmes-hommes, combattre le sexisme ordinaire et valoriser les nouveaux managements.

L’Index de l’Egalité femmes-hommes est un levier de fidélisation - Le fait de travailler dans une entreprise à index élevé est source de fierté pour 58% des répondants et donne envie de rester pour 54% (c’est plus que ceux qui déclarent que cela n’a aucun impact). Même ceux qui sont concernés mais qui ne connaissent le score de leur entreprise sont 38% à nous dire que cela pourrait changer l’image qu’ils ont de leur entreprise. Malheureusement, ce levier de fidélisation est encore trop peu exploité, d’abord parce que les salariés concernés sont seulement 32% à connaitre le score de leur entreprise.

Le sexisme ordinaire doit être combattu, particulièrement pour rester en phase avec les attentes des jeunes actifs (18-34 ans) – Le sexisme en entreprise est relativement courant puisque 55% des hommes ont été témoins d’au moins un des comportements que nous leur avons cités. C’est 78% des femmes et, pour elles, le sexisme peut prendre différents visages : au-delà des blagues que les hommes reconnaissent également, une sur deux ont pu se sentir défavorisées par rapport aux hommes, avoir été confrontées à des préjugés associés à la maternité ou à des propos négatifs quant à leur capacité à manager en tant que femmes. Et c’est encore plus marqué (10 points de plus) auprès des 18-34 ans : ils en témoignent davantage probablement parce que ces comportements leur sont encore plus inacceptables.

Enfin, valoriser les nouveaux managements peut aider à ce que le poste de manager reste attractif auprès des femmes – Actuellement, les femmes sont toutes aussi nombreuses que les hommes à souhaiter devenir manager quand elles ne le sont pas encore (22% vs 26%). Toutefois, quand elles le sont, elles sont moins nombreuses que les hommes à vouloir continuer (73% vs 92%) : certaines semblent se heurter à des difficultés auxquelles ne font pas face les hommes. Les entreprises récompensent-elles suffisamment les qualités managériales mises en avant par les femmes ? Les femmes attachent plus d’importance à la capacité à créer un esprit d’équipe (42% vs 32%), à savoir se remettre en question (32% vs 21%) et au sens de l’organisation (34% vs 26%) que les hommes : cela est-il assez valorisé par les entreprises ?

3ème enseignement – Pour aller plus loin, un changement profond est nécessaire pour accompagner les efforts des entreprises en matière de parité : il est question de faire évoluer la charge mentale, les rôles modèles et de casser les biais et représentations de genre.

La charge mentale limite les effets bénéfiques du temps libéré par l’évolution du travail - Depuis la pandémie, le télétravail s’est largement développé et certaines entreprises proposent désormais des semaines courtes, de moins de 5 jours. Nous n’avons jamais eu autant de temps privé mais est-ce véritablement du temps dédié à recharger son énergie et à se ressourcer, pour être ensuite plus productif ? Pas forcément si on est une femme qui utilise d’abord ce temps pour s’occuper des tâches ménagères et de ses enfants (76% d’entre elles vs 59% des hommes), avant d’en profiter pour se reposer ou pour des loisirs (32% pour les femmes vs 54% pour les hommes).

Les rôles modèles féminins doivent être renouvelés pour inspirer les jeunes femmes – Les jeunes femmes manquent actuellement d’exemples de femmes qui peuvent leur insuffler de l’ambition et de la confiance. Ces sources d’inspiration n’existent pas toujours dans leur entourage et dans le monde de l’entreprise : seuls 49% des Français(es) connaissent une femme occupe un poste à responsabilité dans leur entourage proche et seuls 35% connaissent une femme dirigeante susceptible d’être admirée. De plus, les principales figures féminines source d’inspiration citées spontanément par les femmes sont Simone Veil et Marie Curie, suivies par Simone de Beauvoir, Rosa Parks, Gisèle Halimi et Elisabeth II, donc il n’y a pas de véritable relève féminine. A l’inverse, les principales figures masculines (De Gaulle, Pasteur, Mandela) semblent avoir trouvé une relève en Barack Obama, Zinedine Zidane et Thomas Pesquet. Les médias, l’école, la culture doivent davantage agir pour mettre en valeur et faire découvrir de nouvelles figures féminines actuelles et inspirantes.

L’école a également un rôle majeur à jouer pour rendre les sciences plus attractives et accessibles aux jeunes femmes - 22% des femmes déclarent avoir été découragées de suivre des études scientifiques par un professeur ou par un conseiller d’orientation (vs 15% des hommes). A l’inverse, 35% des hommes y ont été encouragés (vs 24% des femmes). L’école reproduit des schémas néfastes à la parité, et ce, encore récemment puisqu’on obtient des résultats similaires auprès des 18-34 ans. Pas étonnant que les femmes, même jeunes, ont alors le sentiment que leurs chances de réussite dans la tech et le numérique sont biaisées : 46% pensent que les hommes ont plus facilement accès qu’elles aux métiers du numérique et des nouvelles technologies (vs 33% des hommes), 32% pensent pouvoir réussir dans le numérique et les nouvelles technologies (vs 45% des hommes).

En conclusion, l’entreprise ne peut pas tout faire en matière de parité, mais peut déjà faire beaucoup, notamment sur certaines actions concrètes, jugées particulièrement intéressantes.

  • S’appuyer sur l’Index de l’Egalité femmes-hommes pour fidéliser ses salariés.
  • Combattre le sexisme ordinaire pour rester en phase avec les attentes des jeunes actifs : en créant des référents parité par exemple, une solution plébiscitée par 22% des Français(es).
  • Valoriser les nouveaux managements pour que le poste de manager reste attractif auprès des femmes : en sélectionnant les jeunes femmes à potentiel et les aider à évoluer ? 21% en font la priorité des entreprises
  • Favoriser les CV anonymes et non genrés pour limiter les biais lors des recrutements : 44% jugent ce dispositif efficace pour faire avancer la parité.

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