Top 5 de l’actualité RP & Com | Juin 2021

Au menu de notre Top 5 RP & Com du mois de juin : la fusion WarnerMedia-Discovery, le beau mois d’avril de la PQN sur fond de Covid-19, les initiatives des marques en faveurs de la diversité, la possibilité de créer des NFT de marque et la labellisation des publications relatives au changement climatique annoncée par Facebook.
22 juin 2021
2021 - Monthly RP
Ambre Limousi
Ambre
LIMOUSI

Senior International News Editor, Division Media

Gwenaelle Lepeltier
Gwenaëlle
LEPELTIER

Chef de Projet Editorial - Revues de Presse, Division Media

WarnerMedia et Discovery fusionnent pour créer un mastodonte indépendant dans le paysage audiovisuel

Le groupe américain de télécommunications AT&T va fusionner sa filiale WarnerMedia avec Discovery, créant un mastodonte des médias pour mieux résister à Netflix et autres géants du streaming tels que Disney+, Amazon Prime Video ou Apple TV, rapportent diverses sources comme  CNN, La Tribune, Le Figaro ou encore France Info.

AT&T recevra environ 43 milliards de dollars en espèces et en titres de créances, et ses actionnaires 71% de l'entité nouvellement créée ; ceux de Discovery possèderont 29% du nouveau groupe, rapporte La Tribune.

Cette opération, qui devrait se conclure mi-2022, combine deux des plus grands groupes de médias aux Etats-Unis, proposant à la fois des chaînes traditionnelles (CNN et HBO côté WarnerMedia, Discovery Channel, HGTV, Food Network et Eurosport côté Discovery) et des plateformes de streaming. « La nouvelle entreprise sera en mesure d'investir dans davantage de contenus originaux pour ses services de streaming », soulignent les deux groupes dans un communiqué commun. Selon Le Figaro, le nouveau groupe a promis d'investir 20 milliards de dollars par an en nouvelles productions, soit 3 milliards de plus que le budget de Netflix pour 2021.

D’après France Info et La Tribune, l'opération acte également l'échec, ou la fin, de la stratégie de convergence d'AT&T entre les télécoms et les médias et la volonté du groupe de se recentrer vers les télécoms et d'éponger ses dettes. L'ambition, guidée par le précédent patron Randall Stephenson, était de miser gros sur le divertissement en créant un groupe proposant à la fois la production de contenus et sa distribution, d'offrir par exemple des séries en streaming à regarder sur ses téléphones mobiles, mais AT&T n'est jamais parvenu à créer les « synergies » désirées entre ses différentes opérations, selon Richard Greenfield, analyste à Lightshed Partners.

Selon La Tribune, AT&T n'est pas le seul à tirer un trait sur la convergence. Début mai, Verizon, le grand rival d'AT&T aux Etats-Unis, a annoncé qu'il se séparait de sa division dans les médias. Celle-ci comprend les deux anciennes gloires d'Internet Yahoo et AOL, rachetées en 2015 et 2016 pour rivaliser avec Facebook et Google dans la publicité.

Le beau mois d’avril de la PQN sur fond de Covid-19, un événement au traitement médiatique inédit dans l’histoire de la presse

Les quotidiens nationaux ont vu leur diffusion fortement progresser en avril 2021 en raison d'une comparaison avec avril 2020, marqué par le 1er confinement, très favorable, selon les chiffres des Déclarations déposées mensuelles (DDM) de l'Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM/OJD), rapportent la Correspondance de la Presse et CB News.

Libération affiche la plus forte progression en avril (+26,08 %) avec 92 105 exemplaires, devant Le Monde (+24,36 %, 444 081 exemplaires), L’Équipe (+21,43 %, 204 488 exemplaires) ou Le Figaro (+14,17%, 341 388 exemplaires). Seuls Les Echos enregistrent en avril un recul sur un an, à -1,33 % (135 557). En outre, par l’intensité de son pic et la persistance de sa forte médiatisation dans le temps, la Covid-19 a bénéficié d’un traitement médiatique inédit dans l’histoire de la presse. Avec 68 % de médiatisation (près de 7 articles sur 10 de presse quotidienne nationale), la pression médiatique de la Covid-19 a atteint son maximum lors de la troisième semaine de confinement de mars 2020 – contre 67 % de médiatisation pour mai 68 lors de la 2ème semaine de grève générale. Avec 5532 UBM (Unité de bruit médiatique) en moyenne sur cette période (16 et 27 mars 2020), on estime à 55 fois le nombre de contacts par jour pour chaque Français avec la médiatisation sur la Covid-19.

Par ailleurs, selon une nouvelle étude parue dans The International Journal of Press/Politics, relayée par Méta-Media, pour être bien informés, il est préférable de privilégier les médias traditionnels en petite quantité. L’enquête dégage cinq profils - ou régimes - types de consommateurs d’actualité. Les « online news seekers » - les plus nombreux, avec 32% des répondants - s’informent en priorité via des sources digitales, qu’elles soient journalistiques ou non, et sont très friands d’actualité. Les « social media news users » - 22% des sondés - s’informent quasi exclusivement via les réseaux sociaux, mais ne sont pas spécialement attirés par le suivi de l’actualité. Les « traditionalists » - 19% des répondants - considérés comme de grands consommateurs d’information, vont plutôt la chercher dans les formats traditionnels comme la télévision, la radio et la presse écrite et les grands titres bien installés dans le paysage médiatique de leur pays. Les « news minimalists » - 17% des sondés –ne suivent quasiment pas l’actualité mais restent au courant des informations principales. L’étude désigne les 10% restants comme les « hyper news consumers », très au fait de l’actualité qu’ils suivent sur tous types de plateformes, formats ou médias presque sans interruption.

Dans son étude « 5 étapes clés pour une stratégie de communication plus pertinente », Kantar souligne cependant que la perception des experts des relations publiques quant aux sources d’informations ne concorde pas avec celle d’une majorité de consommateurs européens, les professionnels de la communication ayant tendance à surestimer l’évolution de la consommation des médias et l’importance des nouveaux canaux médiatiques. Tandis que les professionnels privilégient les réseaux sociaux et les influenceurs, le grand public s’informe majoritairement via les marques d’information et les médias traditionnels : chaînes TV d’information et presse online et offline. Dans l’exemple le plus frappant, les professionnels pensent que, désormais, les consommateurs utilisent davantage les influenceurs sociaux (52%) et les podcasts (43%). Pourtant dans la pratique, seuls 7% et 5% des individus déclarent y avoir davantage recours.

Les marques s’emparent de la « diversité »

Cap sur la diversité, avec les initiatives de Lego et Uncle Ben’s !

Lego, indique l’AFP, s’apprête à sortir un nouveau set de ses célèbres briques en plastique aux couleurs de l’arc-en-ciel, pour célébrer la communauté LGBTQIA – et la diversité. Composé de 11 figurines, le kit « Tout le monde est génial » sera disponible à partie du 1er juin.

« Je voulais créer un modèle qui symbolise l’inclusivité et célébrer tout le monde, qu’importe la personne qu’il aime » a expliqué son créateur, Matthew Ashton, Vice-Président du groupe chargé du design. « Faisant moi-même partie de la communauté LGBTQIA, je savais que je devais prendre mes responsabilités », a-t-il souligné. « Les enfants accueillent tout le monde à bras ouverts sans distinction. Nous devrions prendre exemple sur eux » a ajouté Matthew Ashton, précisant que le nouveau set s’adressait à tous.

Autre initiative, relayée notamment par La Réclame, celle de la marque Uncle Ben’s (Groupe Mars). Accusée de perpétuer des stéréotypes racistes et suite à de nombreuses critiques d’internautes après le mouvement « Black Lives Matter », la marque change de nom et de packaging. Abandonnant le controversé terme « Uncle », la marque s’appelle désormais Ben’s Original. La figure d’homme noir sénior modelée d’après Frank Brown, un maître d’hôtel et chef de Chicago, qui figurait sur tous les paquets Uncle Ben’s a également été supprimée.  Les nouveaux packagings sont disponibles aux Etats-Unis depuis le 12 mai.

La marque a également lancé la fondation « Seat at the Table », un nouveau fonds de bourses d’études qui offre aux étudiants noirs intéressés par les carrières de l’agro-alimentaire des possibilités de formation et de mentorat. Ben’s Original prévoirait de mettre en place d’autres programmes dans le monde afin de « contribuer à créer un avenir plus inclusif »

Rafael Narvaez, directeur marketing mondial et responsable R&D chez Mars Food, a déclaré à ce propos dans un communiqué : « Ben’s Original n’est pas seulement un changement de nom et d’emballage – nous pensons que tout le monde mérite de se sentir bienvenu, entendu et d’avoir accès à des aliments nutritifs. C’est pourquoi nous nous sommes engagés à prendre des mesures basées sur les idées de milliers de consommateurs, ainsi que de nos propres associés, qui sont conçues pour améliorer l’inclusion et l’équité au service de notre nouveau but de marque pour créer des repas, des expériences et des opportunités qui offrent à chacun un placez-vous à table ».

Grâce à Coinception, les marques ont leur plateforme dédiée pour faire des NFT 

Le « phénomène NFT » (Non Fungible Tokens), que nous présentions dans notre Top 5 de l’actualité RP & Com du mois d’avril comme « le nouvel eldorado potentiel » du marketing, commence à intéresser les marques, qui y voient une opportunité de créer de la rareté autour de leurs produits et de leur univers, leur ouvrant ainsi de nouvelles perspectives de revenus et de communication. 

Dans cet esprit, la start-up française Coinception, lancée il y a un mois, souhaite devenir la première plateforme dédiée à la création d’œuvres numériques NFT pour les marques, indique L’ADN. L’idée est de les mettre en relations avec des artistes de manière à transformer leur univers en une œuvre graphique, certifiée et authentique, et donc de bâtir un nouveau point de contact virtuel avec les consommateurs.

 « Nous avons développé et déposé à l’INPI le concept Brand NiFTy », explique Emmanuelle Dubois, soit l'équivalent des NFT, mais pour les marques. « De cette manière, chaque œuvre virtuelle va s'inspirer d’un branding pour donner naissance à une création unique qui reflète le territoire d'une marque. » L’entrepreneuse estime que les entreprises ont une véritable carte à jouer sur le marché des objets numériques, qu’il s’agisse de « tokeniser » leur image pour la rendre plus désirable ou de proposer une version NFT de produits cultes à collectionner en ligne. Attention cependant, on ne crée pas un NFT de marque juste pour surfer sur une mode, insiste-t-elle. « Il s’agit de créer des œuvres numériques authentifiées sur la blockchain tout en respectant la stratégie de marque des entreprises. On se servira ensuite du NFT dans un dispositif de communication globale, pour mettre en avant un produit, ou communiquer sur certaines valeurs. »

La start-up reconnait toutefois une part d’abstraction à cette tendance. « Le phénomène des NFT part encore dans tous les sens, mais il est en train de se structurer, assure Emmanuel Dubois. Il faut se dire que ce n’est que le début. Nous n’avons pas encore conscience de toutes les possibilités, de toutes les passerelles qu’il peut y avoir entre le monde physique et les espaces virtuels. » Pour les créateurs de Coinception, une seule certitude prime : prendre le train en marche, même si l’on apprend en faisant, conclut Emmanuelle Dubois, car « les NFT vont devenir un outil de communication à part entière ».

Facebook annonce la labellisation des publications relatives au changement climatique

Facebook a annoncé le lancement en France de la labellisation de publications relatives au changement climatique dans son fil d’actualité, indique J’ai un pote dans la Com’, qui souligne que cette initiative s’inspire des leçons tirées de la pandémie de COVID-19 et de la capacité du réseau social à connecter les utilisateurs à des informations fiables et vérifiées.

Concrètement, cette labellisation consiste à afficher des messages informatifs sous les publications liées au changement climatique afin de rediriger les utilisateurs vers leCentre d’information sur le climat. Avec plus de 3 milliards d’utilisateurs mensuels sur ses différentes plateformes, Facebook souhaite en effet jouer pleinement son rôle dans le combat de sensibilisation et d’information au changement climatique.

Pour rappel, le Centre d’information sur le climat, annoncé en septembre 2020, permet aux utilisateurs d’accéder à des données scientifiques ainsi qu’à des ressources utiles sur les principales organisations mondiales de lutte contre le changement climatique. En février 2021, il a été complété d’une rubrique « Faits relatifs au changement climatique », afin de tordre le cou à certaines idées reçues. En outre, depuis le début de la crise sanitaire, plus de 2 milliards de personnes qui ont été redirigées vers des ressources fiables, via le Centre d’information sur le coronavirus. Plus de 600 millions d’utilisateurs ont cliqué sur ces contenus pour en apprendre davantage.

J’ai un pote dans la Com’ souligne que Facebook est, à ce jour, la seule entreprise à travailler en partenariat avec plus de 80 vérificateurs de faits indépendants à travers le monde. La diffusion d’une publication qualifiée de « fausse » par l’un de ces partenaires se voit ainsi considérablement réduite. Des étiquettes d’avertissement sont également affichées aux utilisateurs qui la verraient, à ceux qui essaient de la partager ou qui l’ont déjà fait. Cette stratégie semble porter ses fruits : dans 95% des cas, les utilisateurs voyant ces avertissements ne cliquent pas dessus pour prendre connaissance de ces contenus.

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