Social Report - 1er mai 2020

Cette semaine, le Social Report revient sur les technologies de traçage qui, malgré les questions qu’elles posent en termes de vie privée, apportent un espoir de retour à une activité normale. Par ailleurs, comme nous vous l’annoncions dans notre Social Report du 10 avril, l’enjeu, pour les réseaux sociaux, est de transformer la crise actuelle du coronavirus en opportunité. Cette semaine, nous vous proposons un gros plan sur les initiatives de TikTok et de YouTube. De son côté, Facebook fait mieux que le reste du marché en ce qui concerne les investissements en Paid Social. Enfin, il faudra patienter encore un an pour découvrir la nouvelle version des emojis initialement prévue pour 2021.
01 mai 2020
Master
Gwenaelle Lepeltier
Gwenaëlle
LEPELTIER

Chef de Projet Editorial - Revues de Presse, Division Media

Ambre Limousi
Ambre
LIMOUSI

Senior International News Editor, Division Media

Apple et Google travaillent ensemble à une technologie de traçage

Afin de permettre une reprise normale de l’activité en veillant à la protection des personnes, Apple et Google ont annoncé vendredi 10 avril un partenariat dans le cadre d’un projet de de traçage dans la lutte contre le covid-19. Cet effort conjoint – qui aurait été impensable il y a encore peu temps, selon Viuz – veut permettre l’utilisation de la technologie Bluetooth pour faciliter le suivi des personnes infectées, dans le respect de la vie privée et du consentement des personnes.

L’ensemble des utilisateurs des deux plateformes iOS et Android pourrait être concernés, soit près de 3 milliards d’humains. Dans un premier temps, Apple et Google publieront en mai des API qui permettront l’interopérabilité entre les appareils Android et iOS (les principaux systèmes d’exploitation pour smartphone) dans l’utilisation des applications des autorités de santé publique. Dans un second temps, Apple et Google travailleront à l’élaboration d’une plateforme de suivi des contacts plus large basée sur Bluetooth. « Il s’agit d’une solution plus robuste qu’une API, qui permettrait à davantage de personnes d’y participer, si elles choisissent d’y adhérer, ainsi qu’une interaction avec un écosystème plus large d’applications en lien avec les autorités sanitaires gouvernementales ».

Les deux géants technologiques assurent que « la transparence et le consentement des utilisateurs sont de la plus haute importance dans cet effort », et que cette fonctionnalité sera développée « en consultation avec les parties prenantes concernées ». Ils assurent également, comme l’indique Stratégies, que les utilisateurs pourront contrôler leurs données et que le système sera probablement désactivé une fois la pandémie passée. Pour autant, comme tout projet de traçage, le projet ne va pas sans poser des questions relatives à la vie privée, à la transparence et au contrôle.

Aux Etats-Unis, comme un groupe de parlementaires républicains l’a écrit dans une lettre ouverte à Donald Trump, « la masse colossale de données de Google sur les comportements quotidiens des américains, couplée avec le pouvoir des autorités locales, des Etats ou fédérales, peut être alarmant ». En Europe, les États membres ont mis au point, avec le soutien de la Commission européenne, une boîte à outils commune en vue de l'utilisation d'applications mobiles de traçage des contacts et d'alerte. Saluant l'adoption de la boîte à outils, Thierry Breton, commissaire au marché intérieur, a déclaré : « L'utilisation d'applications de traçage des contacts pour limiter la propagation du coronavirus peut être utile, en particulier dans le cadre des stratégies de sortie des États membres. Toutefois […] il faut absolument des garanties solides en ce qui concerne le respect de la vie privée […]. Nous ne transigerons pas sur nos valeurs et nos exigences en matière de protection de la vie privée. » En France, selon le secrétaire d'État au Numérique Cédric O, l'application StopCovid ne sortira pas dans les temps à cause d'Apple – une politisation du débat qui, selon Numerama, cache un désaccord technique entre la méthode nationale de l’Inria et le développement international de la solution de Google et Apple…

TikTok renforce son influence avec une communication de crise hyper efficace

Avec la crise du coronavirus, le phénomène TikTok a explosé, preuve, selon L’ADN, que l’on a plus que jamais besoin de rire et que ce qui amuse les millennials peut également divertir leurs aînés. Selon le site spécialisé SensorTowerTikTok comptabilisait ainsi, sur le seul mois de mars, 65 millions de téléchargements.

La force de TikTok, c’est aussi son sens de la communication. Le 9 avril, l’entreprise annonçait une série de mesures d’aide destinées aux pays européens, dont 62 millions d’euros pour les professionnels de la santé, les éducateurs et les communautés locales et 18 millions d’euros d’espace publicitaires pour aider les entreprises européennes à se reconstruire, sans parler des crédits publicitaires accordés aux autorités sanitaires nationales pour qu’elles puissent fournir des informations fiables sur la plateforme.

Alors que les Français veulent, comme le précise L’ADN dans un autre article, des marques « soignantes », TikTok affiche donc un certain sens du civisme, aidé en cela par une autre de ses caractéristiques – une sorte de bienveillance naïve communément affichée que la plateforme.

YouTube se soucie des entreprises et des familles

Dans la mesure où la pandémie de Covid-19 affecte particulièrement les petites entreprises qui ont peu de moyens pour atteindre leurs clients sur la toile et où le confinement peut encourager la création de vidéos marketing, YouTube a accéléré le déploiement de Video Builder, un outil visant à aider les entreprises à créer leurs propres vidéos d’une durée de 6 à 15 secondes.

Avec cet outil mis à disposition gratuitement, « n’importe quel business ayant besoin d’une vidéo peut en créer une pour rester connecté à ses clients et les informer, que ce soit à travers une campagne publicitaire, un site Web ou un e-mail », explique Google dans une note de blog.

Autre initiative de YouTube, pour soutenir l’éducation cette fois, le lancement du site temporaire « Apprendre à la maison » contenant des ressources pédagogiques à destination des familles. Classée par tranche d’âges pour aider les utilisateurs à trouver le contenu adapté à leurs besoins, cette nouvelle plateforme contient des vidéos pour susciter l’éveil et la créativité des plus petits et des contenus pour aider les collégiens et lycéens dans leurs révisions.

Facebook résisterait mieux que le reste du marché

Selon les résultats de la vague 2 du baromètre Covid-19 Monitor de Kantar portant sur les investissements en paid social, Facebook aurait été utilisé par seulement 17 % d’annonceurs en moins sur la semaine post confinement (23-29 mars) par rapport à la semaine précédant le confinement (9-16 mars). A titre de comparaison, la diminution du nombre d'annonceurs en radio est de 57 %, de 41% en presse et de 29% en TV.

Selon Kantar, les marques « ont su rapidement adapter leurs communications sur Facebook pour répondre aux attentes des Français qui demandent notamment des marques plus engagées ». Comme Jonathan Corbier, Digital Solutions Manager chez Kantar, l’explique dans une interview pour MédiaCom’« il est simple sur Facebook de créer un nouveau post ou de changer un post préexistant ». Une réactivité plus difficile pour les publicités diffusées sur les autres médias.

Dans le Top 10 des annonceurs en Paid Social durant la semaine du 23 mars, on retrouve Huawei, Orange, Netflix qui se partagent le podium, suivis plus loin de Free, LesFurets.com, InterSport ou encore SNCF.

Pas de nouveaux emojis en 2021

Vous l’ignoriez peut-être… mais la pandémie de Covic-19 impacte aussi les émojis !

Le consortium Unicode à l’origine de ces petits pictogrammes, a annoncé le 8 avril dernier que la nouvelle version des emojis prévue pour 2021 serait reportée à 2022, indiquentLe Siècle Digital et Le Blog du ModérateurCe retard s’explique car Unicode travaille avec des bénévoles actuellement débordés par la gestion de la crise du Covid-19. « Dans les circonstances actuelles, nos contributeurs ont beaucoup à faire et c’est pour cette raison que nous avons décidé qu’il était dans l’intérêt de tous de repousser le renouvellement des émojis prévu pour 2021 », explique le Président du consortium, Mark Davis.

Unicode précise que de nouveaux émojis peuvent toujours être soumis du 15 juin jusqu’au 1er septembre,mais qu’ils n’apparaîtront pas sur nos smartphones avant 2022, rapporte Le Siècle DigitalLes émojis annoncés pour 2020, quant à eux, verront tout de même le jour dès cet automne.

Les émojis, redoutables lorsqu’il s’agit de marketing, sont de plus en plus utilisés dans la publicité,souligne Le Siècle digital. Leur caractère expressif séduit les utilisateurs, car il leur permet d’exprimer une réaction de manière rapide et efficace. Ils permettent également de ponctuer un texte et de le rendre plus dynamique, notamment sur les réseaux sociaux.