Mise à jour : 5 mai 2021
Contexte et enjeux
Avant leur fusion, la Basse et de la Haute Normandie étaient administrées par le Parti Socialiste. La première par Laurent Beauvais, la seconde par Alain Le Vern puis Nicolas Mayer-Rossignol.
Depuis 2015, c'est Hervé Morin, président du parti Les Centristes, figure nationale originaire de Pont-Audemer dans l'Eure, ministre de la Défense des deux premiers gouvernements Fillon, qui dirige la région Normandie désormais réunifiée.
Une région conquise de justesse en 2015 avec 36,43% des voix au 2nd tour, face à la liste de gauche de Nicolas Mayer-Rossignol (36,08%) et la liste FN de Nicolas Bay (27,50%). Au 1er tour, Hervé Morin et Nicolas Bay, le candidat du Front national s'étaient retrouvés au coude à coude avec respectivement 27,91% et 27,71% des voix, comme un nouveau signe de la montée du Front national dans la région. Le FN ne dépassait, en effet, pas les 12% lors du précédent scrutin régional dans les deux régions normandes en 2010.
Dès lors, les enjeux des prochaines régionales sont nombreux. Hervé Morin se présente à sa propre succession. Il devra confirmer son ancrage local après avoir réussi à prendre la région en 2015.
Il aura face à lui une gauche divisée : si EELV et le PS ont réussi à former une liste commune conduite par Mélanie Boulanger, aucune union n'a réussie à être actée avec la France insoumise et le Parti communiste qui partiront ensemble, mais de leur côté, sous la houlette du député communiste et ancien Maire de Dieppe Sébastien Jumel. Un choix qualifié de « suicide politique » par Ralph Lejamtel, responsable des Communistes dans la Manche.
Mais le véritable adversaire pour Hervé Morin sera le Rassemblement national, sous la houlette du jeune et médiatique eurodéputé Nicolas Bay qui en mènera la liste, comme en 2015.
Ce que disent les sondages
Hervé Morin en position favorable
Tous les sondages publiés placent le président sortant Hervé Morin, comme favori, réélu à la tête de la région Normandie quelles que soient les hypothèses.
Selon un récent sondage réalisé par OpinionWay du 8 au 14 avril 2021, Hervé Morin arriverait en tête du 1er tour avec 27% d'intentions de vote, devant la liste du Rassemblement national (à 23%). Des scores proches de leurs résultats en 2015 (27,9% pour Hervé Morin et 27,7% pour la liste FN).
En 3e et 4e position suivraient, dans un mouchoir de poche, la liste soutenue par la majorité présidentielle conduite par Laurent Bonnaterre (18% d'intentions de vote) puis la liste PS-EELV de Mélanie Boulanger à 17%. Un score plus bas qu'en 2015 : la liste PS-PRG conduite par Nicolas Mayer-Rossignol avait alors recueilli 23,52% des voix au 1er tour.
La liste LFI-PCF de Sébastien Jumel recueillerait quant à elle 8% des intentions de vote. Un score qui lui permettrait de s'unir avec une autre liste mais pas de se qualifier de manière autonome pour le 2nd tour.
De la même manière, un sondage IFOP réalisé à la même période permet de tirer les mêmes enseignements : il affiche également Hervé Morin en tête, plus encore, avec 31% des voix, 5 points devant la liste RN de Nicolas Bay à 26%. La Liste PS-EELV suivrait en 3e à 16% devant la liste de la majorité présidentielle 4e à 13%.
Au final, la liste du RN conduite par Nicolas Bay pourrait donc bien, comme en 2015, truster la 2e place au 1er tour, être au coude-à-coude avec la liste LR/LC conduite par Hervé Morin, et à nouveau devancer la gauche.
Au 2nd tour, OpinionWay et Ifop affichent tous deux une réélection du président sortant de la Région Normandie, Hervé Morin. Il se verrait crédité de 30 à 35% des voix dans l'hypothèse d'une quadrangulaire (5 à 7 points devant le RN), et dans le cadre d'une triangulaire où LREM se rallierait à sa liste, il recueillerait alors 42% des intentions de vote selon l'Ifop, 13 points devant la liste RN et 13 points devant la liste d'union de la gauche (toutes deux à 29%).
Pourquoi suivre cette élection
Malgré l'avance d'Hervé Morin, l'offre politique reste extrêmement morcelée : pas moins de 5 listes seraient en mesure de se qualifier pour le 2nd tour. Dans cette période de recomposition politique, il sera particulièrement intéressant d'observer les ralliements qui seront annoncés, le cas échéant. Se feront-ils sur la base d'une cohérence programmatique notamment à gauche pour compter dans le futur Conseil régional ou sur la nécessité d'un « front républicain » qui, ici comme ailleurs, risque d'être interrogé.
Le score du Rassemblement national sera également à suivre de près pour voir si la dynamique qui le porte depuis quelques années sur ce territoire se confirme. En tout état de cause, il est fort probable qu'il devienne la principale force d'opposition au Conseil général.
En effet, du côté de l'actuelle opposition, l'issue de ces élections pourrait venir attester d'un net recul du PS dans un territoire dans lequel il a pourtant été présent lors de nombreuses années..
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